Une maigre pitance la Stigmatisation (pour le commun des mortels.

Titre: Coco Loco…

Une maigre pitance la stigmatisation !
par Mary Kelly Hould


La stigmatisation est un phénomène social très commun, basé sur la
discrimination d’un individu ou d’un sous-groupe d’individus par un groupe
dominant ou majoritaire.
La stigmatisation accompagne toutes les formes de maladie mentale, mais elle
est en général d’autant plus marquée que le comportement de l’individu diffère
davantage de ce qui est « normal ». La disgrâce, désapprobation conduisant un
individu à être évité et rejeté par les autres, car non conforme à ce qui est dit
normal.
La plupart des gens que j’ai rencontré dans ma vie et qui souffrent de maladie
mentale n’étaient pas tellement différents des autres personnes n’ayant soidisant
aucune problématique de santé mentale. Je n’aime pas  »santé mentale »,
je dirais plutôt  »santé psychologique » ou même  »santé psychiatrique » pour les
plus atteint et les plus dangereux. Oui il existe de gens en santé mentale qui sont
possiblement dangereux pour eux même ou pour les autres, mais c’est assez
rare. A part la schizophrénie, à vrai dire, il en existe quelques centaines à
différents niveaux. La plupart des  »schizophrènes » que j’ai côtoyé dans ma vie
était très doux, pas trop jasant et d’autres plus jasant, mais tous étaient
médicamentés, certain avec des cocktails de médocs qui peuvent, oui, vous
rendre assez  »zombie », incapable de travailler. Le travail c’est la santé et le
système de santé fait certain qu’une panoplie de médicaments sont donnés pour
vous enlever le goût de vivre et de vous rendre pour ainsi dire presque une loque
humaine. Je me suis battue personnellement pour refuser, et ce, en psychiatrie,
plusieurs médicaments qu’on voulait me donner en même temps, sans toutefois
les essayer un à la fois. J’ai donc refusé les médicaments il y a de cela plusieurs
décennies pour aller voir le CLSC de mon quartier et demander de l’aide. J’ai
rencontré un psychiatre qui m’a référé un médecin sur place pour la santé
mentale et physique. Nous avons convenu que j’étais hypersensible aux
médicaments et que je voulais essayer quelque chose pour m’aider. Un médoc a
été essayé et franchement il a bien fonctionné, par la suite le médecin a ajouté
un autre médicament pour la dépression, n’étant pas vraiment dépressive, mais
plutôt avec des symptômes de fibromyalgie assez marqués. Après 3 jours de
prise de ce nouveau médicament, je voulais mourir, je me sentais tellement mal,
comme à l’agonie couchée sur mon sofa. J’ai appelé d’urgence à mon CLSC
pour parler à mon médecin qui m’a appelé d’urgence pour me dire de cesser ce
médicament qui, oui, pouvait donner des idées suicidaires. Il est impératif d’être
bien suivi lorsque l’on vous prescrit un médicament pour la santé mentale,
personne ne réagit de la même façon, spécialement les hypersensibles aux
médicaments. D’autres semblent ne pas être assommés du tout avec les mêmes
médicaments, ils fonctionnent assez normalement, sans toutefois, pour la plupart
être capables de travailler.
Vous avez compris qu’au début de ce texte, la stigmatisation ou la définition y est
bien décrite. En santé mentale, il y a beaucoup de gens qui vous jugent, même
votre propre famille, ma mère m’a déjà dit par le passé quand j’étais allée en
psychiatrie, que j’étais malade mentale. Ouf, la dépression est ce que c’est de se
faire dire  »Malade », cette expression n’est pas très gentille. Toutes sortes de
raisons peuvent nous rendre dépressif, dépressive, et le hic c’est que vous devez
régler ce qui vous rend dépressif en prenant un anti dépresseur. Un anti
dépresseur c’est pas pour la vie, c’est certainement pour quelque mois, parfois
quelques années. Le suivi avec le médecin est important en pas pour rire. A un
certain moment de ma vie, j’ai pris un anti dépresseur, parce que dans un état de
dépression majeure, qui s’est avéré miraculeux, j’ai dû aussi me donner des
coups de pied au derrière, de me remettre à manger, car je ne mangeais plus du
tout pendant presque 60 jours. Ce fameux anti dépresseur avait une composante
pour la fibromyalgie et m’a redonné ma vie presque normale sans toutefois régler
tout. Mon diagnostic a été choisi par faute d’un diagnostic adéquat, parce que
non existant dans les livres de psychiatrie. Ma psychologue de l’époque me disait
que j’étais sa seule patiente comme moi, elle ne connaissait personne d’autre
comme moi. Je suis assez perspicace et assez logique et surtout avec une âme
compatissante. Je me suis occupé en milieu de travail de personnes à capacités
restreintes (handicapés) et de personnes vivant des difficultés en santé mentale.
Pas facile du tout ce milieu, ça prend des gens avec des dons spéciaux de pas
les juger et d’essayer de se mettre à leur place. Donc, ça ne sert à rien de les
juger, il faut juste les aider à avoir une vie meilleure. De vous dire que parfois
même en rencontrant une personne et ayant une vie de couple, vous pouvez
cacher votre diagnostic et la personne qui est avec vous n’en saura rien et vous
traitera de la même façon que les autres. Mais  »watchout » si vous en parlez,
vous perdrez cette personne dans votre vie, car elle vous jugera et vous laissera
tomber comme une vielle savate.
Cette situation prouve que c’est dans la tête et non le coeur que les choses se
passent. La stigmatisation se fait entendre à divers niveaux, surtout en recherche
d’emplois, parfois ont veut savoir ce que vous avez fait pendant quelques années
où vous avez dû vous battre contre la maladie mentale. Ce n’est pas très aidant,
mais sachez que possiblement même des problématiques de santé mentale
peuvent presque guérir si vous faites autre chose que juste prendre des
médicaments. Vous devez faire de la psychothérapie ou vous orienter vers de
l’aide qui va vous aider à vivre le plus normalement possible. Bien entendu la
 »bipolarité » est galvaudée, la bipolarité parfois peut vous sauver la vie, une crise
de bipolarité effectivement vous donne une force surhumaine pour vous sortir du
pétrin ou même de la dépression, ça ne veut pas dire que vous allez être en
manie toute votre vie. Le caractère de tous et chacun influe sur les
problématiques de santé mentale, c’est à dire, que vous pouvez être une
personne pas très gentille au départ et souffrir de santé mentale tout comme une
personne pas gentille qui n’a aucun problème de santé mentale connu mais qui
peut vous rendre la vie très pénible. Il y a beaucoup de gens parfois qui ne sont
pas diagnostiqués et cela passe sous silence, même s’ils savent très bien qu’ils
véhiculent des agissements qui font du tort à autrui.
Sachez que vous avez le droit de vouloir diminuer vos doses de médicaments, si
les effets secondaires indésirables sont inutiles et vous empêchent de pouvoir
faire des choses dites normales, comme travailler ou côtoyer des gens normaux
sans vous faire juger, il est impératif d’avoir un suivi, ce n’est pas parce que jadis
vous aviez des doses que je qualifierais  »d’éléphant » de médocs que vous devez
les prendre toute votre vie. Cela reste la plus grande difficulté des gens à qui on
a donné plusieurs médicaments en même temps, puisque vous ne savez pas
trop lequel il faut diminuer ou arrêter, ça peut prendre des années à pouvoir vous
remettre de cette situation et trouver les doses optimales. Cela peut vous faire
visiter l’hôpital psychiatrique très souvent, j’en ai connu des gens qui à un
moment donné les médicaments ne fonctionnent plus vraiment, mais lesquels ?
Évidemment cela prend un psychiatre ou un médecin spécialisé en santé
mentale pour vous aider et ajuster la médication, gardez ce qui est le plus aidant
et qui peut vous rendre la vie presque normale sans vous rendre  »zombie »…Le
mieux est un journal de bord que vous pouvez écrire à tous les jours pour
amener lors de vos visites, ce qui est aidant pour faire un ajustement de
médication.
Cette pandémie que nous vivions tend à mettre à jour la situation en santé mentale
au Québec. Manque d’aide flagrante déjà vécue, il manque certes de psychologue
en CLSC pour aider à traiter les gens pour se sortir de ce  »merdier » que sont les
symptômes, les effets secondaires, mais le plus important votre santé spirituelle.
En attendant que des budgets soient injectés, essayez de trouver de l’aide avec
des organismes communautaires qui pourront vous aider à passer au travers cette
situation pénible pour beaucoup. Il est aussi impératif de faire des lectures
adéquates pour vous aider. Aide-toi et le ciel t’aidera

parution dans le Journal  »Tout-droit » Numéro 54, de L’endroit de Laval, organisme voué a la promotion et a la défense des droits en santé mentale.

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